Histoire de Lamarque


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L'essentiel des informations présentées ici sont rédigées à partir des écrits de Michel FAURE, Président de la Société Archéologique et Historique du Médoc (SAHM).

 

 

Le nom de Lamarque vient du mot médiéval marche, signifiant frontière; le mot "marche" s'est ensuite transformé en "marque".
 

 

L'histoire de Lamarque est fortement liée à celle de son château
 

La seigneurie de Lamarque existe au moins depuis le XIIIème siècle. On peut penser que la construction du château est à mettre en relation avec la présence de la rivière. Il devait servir à empêcher les navires ennemis ou pirates de remonter la Gironde, au même titre que le château de Castillon, sur la commune de Saint-Christoly-de-Médoc.
 

Au fil des siècles, la seigneurie de Lamarque a appartenu aux sires de Castillon, au Duc Glocester et à la famille de Candale pendant la guerre de cent ans. En 1591, elle est aux mains du Maréchal de Matignon, gourverneur de Guyane, puis elle passe successivement au Duc d'Epernon, aux Foix-Candale, et à la famille de Brassier. Le château est vendu comme bien national pendant la révolution, et après avoir appartenu à divers propriétaires, il est acheté par le comte de Fumel en 1841.
 

En 1901, Elisabeth de Fumel épouse le Marquis d'Evry dont les descendants possèdent toujours le château. La fille d'Elisabeth de Fumel, Marie Louise Brunet d'Evry fonde avec son mari le préfet Gromand, la société Gromand d'Evry qui exploite aujourd'hui le domaine viticole.


Le château est situé en bordure d'un marais desseché, parcouru par une jalle qui se jette dans la Gironde près du port. Il se compose de deux  parties : le château lui même construit sur ce qui restait d'une forteresse du XI ème siècle et une vaste basse cour au nord, à l'intérieur d'une enceinte fortifiée. Le tout était entouré autrefois de fossés, dont il ne reste que de faibles traces à l'Ouest.
 

L'essentiel date du XIV ème siècle et a été contruit par Pons de Castillon. Il est alors doté d'un donjon circulaire à l'extérieur, octogonal à l'intérieur. Accolée au donjon, une tour abrite une chapelle double. La chapellle basse se compose d'une nef unique et d'une abside romane du XII ème sicèle, les voûtes ont été refaites au XVIIIème siècle. La chapelle haute donne sur le premier étage et présente à peu près le même aspect que la chapelle basse.
 

Le château a été remanié au XVIIIème siècle par le Duc d'Eprenon qui agrandit les fenêtres, fit poser des balcons et voûter les salles basses. Il construisit la tour carrée aménagée en escalier d'honneur. Au XIXème siècle, d'autres modifications lui ont donné son aspect actuel.
 

 

Moyens de communication, liaisons maritimes et ferrovières

 

Commune estuarienne, Lamarque bénéficie de sa position sur les bords de la Gironde, mais en même temps, la rivière est un handicap pour les relations entre les deux rives.

 

Si, à la différence de Pauillac ou de Saint Estèphe, le port n'a pas connu une grande activité maritime, il a en revanche assuré un certain trafic entre Blaye, les îles et la rive médocaine. De temps immémorial, des gabarres ou des yoles font transiter les marchandises (bois et vin du médoc, céréales des charentes) et les passagers qui se rendent aux foires de Blaye pour la Sainte Catherine (25 novembre) et de Lamarque pour la Saint Barthélémy, patron de la paroisse (le 24 août). Le trafic bien que faible faisait vivre des bouviers. Des pêcheurs alimentaient aussi le marché local de leurs prises.

 

En 1878, alors que la voie ferrée Bordeaux-Le Verdon vient d'être achevée, le Conseil Général, considérant que cette voie n'a aucun accès à la Gironde, émet le voeu qu'un enbranchement ferrovière de 4,9km partant de la gare de Moulis relie la Gironde à un point situé entre le fort Médoc et le port de Lamarque. La compagnie du Médoc qui serait chargée de la construction et de l'exploitation de cette ligne, aurait à établir une communication permanente par bateau à vapeur avec la gare de chemin de fer de l'Etat établi au port de Blaye.

 

Pourquoi une telle ligne ? D'abord pour des raisons économiques : développer le commerce entre les deux rives. Ensuite pour des raisons stratégiques en reliant le fort Médoc avec les forts Blaye, Paté et Pointe de Grave. Il s'agit aussi d'attirer en Médoc une clientèle potentielle tant pour le vin que pour les stations balnéaires qui viennent de se créer et de permettre aux médocains de gagner la France du nord sans avoir à passer par Bordeaux.

 

En 1889 les travaux d'infrastructures sont terminés. On a construit trois maisons de gardes aux principaux passages à niveau, une halte à la limite des communes de Cussac et de Lamarque, la gare maritime en bordure de la Gironde et le débarcadère. Reste à poser les rails.

 

En 1896, la situation est bloquée pour des raisons administratives : l'administration ne donne pas l'autorisation d'utiliser le débarcadère parce que la voie ferrée n'est pas achevée et la voie ferrée n'est pas achevée parce qu'on ne peut pas utiliser le débarcadère. De plus un rapport d'un ingénieur des Ponts et Chaussées indique que "si la ligne est restée inachevée, cela tient à ce que tout le monde doute qu'elle puisse avoir un trafic quelconque..."

 

Le projet de la liaison par bac 

 

Il existait un service régulier entre Bordeaux, Blaye et Pauillac assuré par la Compagnie Bordeaux Océan, réservé aux seuls passagers. Elle consent à faire escale à Lamarque en 1902 à titre d'essai, jusqu'en 1915, date à laquelle l'escale est supprimée. 

En 1912, pour développer l'économie du Médoc, Benjamin Renouil Maire de Cussac, lance l'idée de mettre en place un bac à vapeur entre Blaye et Lamarque et propose de terminer la voie ferrée Lamarque-Moulis. En 1913, le conseil général adopte le projet d'un bac à vapeur et à roue mais la guerre qui éclate en 1914 interrompt sa mise en oeuvre.

En 1915, un marin blayais accepte de faire un service régulier chaque jour entre Blaye et Pauillac avec escale à Saint Julien et Lamarque, à l'exclusion des charettes ou voitures, ce qui limite les possibilités d'échange.

Il faut attendre 1926 pour qu'un véritable débat s'ouvre au conseil général et 1932 pour que le projet définitif soit adopté. L'exploitation en est confiée à un entrepreneur privé qui reçoit chaque année une subvention du conseil général. En contrepartie il doit respecter un cahier des charges très précis.

La première traversée du bac baptisé "les deux rives" a lieu le jeudi 15 mars 1934. Il aura fallu plus de 40 ans pour que se réalise la liaison trans-Gironde. 

 

L'église de Saint Seurin de Lamarque

L'église actuelle reconstruite de 1836 à 1838 est le troisième édifice de culte de la paroisse. De l'église primitive, il ne reste rien, si ce n'est le lieu-dit "l'église vieille". Elle avait été jugée "incommode" par Mgr de Béthume, archevêque de Bordeaux et reconstruite en 1674 plus près des habitations.

Pour en savoir plus consultez la page de l'église.

 

 

La "Fontaine de Perlau"

 

Cette fontaine dîte de "Perlau", est située en face de la mairie sur la place de l'entrée du château de Lamarque. Il s'agit d'un modèle de Fontaine en fonte de fer édité par la société d'Art Du Val d'Osne. La statue représente un jeune homme, peut-être un moissonneur puisqu'il porte une faucille au côté.


Jusqu'au milieu du XXème siècle, tout le monde venait tirer de l'eau aux différentes fontaines du village, avec des brocs ou des arrosoirs, au fur et à mesure de ses besoins. Il y avait trois fontaines : celle qui était située à l'extrêmité de la patte d'oie et de l'avenue de la gare, celle située au lieu-dit "les Milou" et la fontaine de Perlau.

Madame Ribaut raconte que petite et habitant rue principale, elle venait chercher l'eau à la fontaine de Perlau. "Combien de fois je traversais la route en courant car maman n'avait plus d'eau !" se souvient-elle. "Vas vite me chercher de l'eau ! me disait-elle. Nous utilisions l'eau de la fontaine pour la cuisine, la boisson et la toilette. L'eau était très fraîche et très bonne. Chaque quartier avait également un puits mitoyen mais il était plus difficile de tirer l'eau à la chaîne avec le seau qui chavirait parfois à l'arrivée. Certains habitants avaient un puits dans leur jardin. L'eau courante n'est quant à elle arrivée à Lamarque qu'après 1970."

Précisions apportées par Madame Thérèse Ribaut habitante de la rue du vieux chêne.
 

 

Le lavoir de 5 sous


"Petit patrimoine bâti, le lavoir de 5 sous doit son nom au fait que les habitants avaient participé à hauteur de 5 sous à sa construction. Les lavandières amenaient et ramenaient leur linge dans une brouette. Elles lavaient le linge en s'agenouillant dans une boîte à laver ou "buyu" avec à côté la "massole" sorte de battoir utilisé pour battre le linge, une brosse et un gros morceau de savon de Marseille.

Il y avait trois lavoirs dans le village : la fontaine de l'Etat, sur la route du port, la fontaine publique, située à l'emplacement de l'actuelle salle polyvalente, et le lavoir de 5 sous, rue principale, à côté du Rétou.

Le lavoir était un lieu très animé. L'écho des battoirs se mêlait aux caquetages des femmes. C'était le tribunal des commérages ..."


Précisions apportées par Madame Alice Saint Martin, habitante de la place de l'église.

 

 

 

L'école de Lamarque

 

Il n'existe pas d'écrit sur l'histoire de l'école de Lamarque. Grâce aux témoignages des anciens lamarquais, aux cartes postales et aux délibérations du Conseil municipal, on apprend que l'école était située dans les locaux du très vaste bâtiment actuel de la mairie, contruit certainement au XIXème siècle. Une copie des délibérations du conseil municipal de 1888 indique : "la seconde classe des garçons est tout à fait insuffisante, qu'en moyenne cette classe reçoit quarante élèves, et que, vu sa surface, il y a lieu de prendre toutes les dispositions nécessaires (...)  les enfants de la commune doivent, pendant la récréation se distraire sur la voie publique et qu'ils sont exposés à de fâcheux accidents (...) il est urgent de faire l'acquisition d'un immeuble destinée à l'école des filles". Une école communale de filles est alors créée en 1889.

 

La cantine scolaire est réalisée en 1990 et l'école maternelle construite en 1997 avec l'architecte Michel Tiart de Soussans.

 

Voir la page de l'école.

 

 

Le saviez-vous ?

 

Au bord de l'Estuaire, pousse une plante et en particulier sur les berges de Lamarque : La nivéole.

 Leucojum vernum

Origine du nom latin : Leucojum vernum, de la famille des  Amaryllidaceae, le nom scientifique du genre vient du grec Leucos, Blanc et ion, violette, qu'évoque le parfum semblable à celui des violettes.

Taille : de 10 à 30 cm

Floraison : de février à avril

Cycle de vie : vivace.

Habitat : forêts humides riveraines et de montagne, sur sols riches en base.